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Evolution d'une insula de Samarobriva au Haut-Empire. Les fouilles du « Palais des Sports/Coliseum » à Amiens (Somme), (Rev. Archéol. de Picardie, n° spécial 27), 2011, 444 p.

Evolution d'une insula de Samarobriva au Haut-Empire. Les fouilles du « Palais des Sports/Coliseum » à Amiens (Somme), (Rev. Archéol. de Picardie, n° spécial 27), 2011, 444 p. - Revue Archéologique de Picardie - Numéro spécial

Ce sont les terrassements liés à la reprise et l'extension du Centre Sportif P. de Coubertin, dans le centre ville actuel d'Amiens, qui ont motivé l'opération archéologique du 'Palais des Sports/Coliseum'. Ces travaux étaient susceptibles de détruire des vestiges de la ville antique, Samarobriva, sur près d'un hectare. Une première série de sondages a été effectuée en 1990 par Noël Mahéo. Ces derniers se sont révélés positifs et ont permis de confirmer que le secteur concerné par le projet se situait bien au sein de la ville gallo-romaine. Une campagne d'évaluation du potentiel archéologique a ensuite été menée d'août à novembre 1992 par une équipe de l'Afan. La fouille proprement dite s'est, quant à elle, déroulée de mai 1993 à mars 1994. La surface importante et le bon état de conservation des vestiges ont été des facteurs déterminant dans la compréhension du site, riche en renseignements au sujet des débuts de l'urbanisation, de l'organisation et de l'évolution d'un quartier entre sa création, vers le début de notre ère, et son abandon, un peu avant la fin du IIIe s. après J.-C. Durant la première moitié du Ier siècle après J.-C., plusieurs parcelles, qui vont perdurer jusqu'à l'abandon du quartier, sont délimitées par des fossés ou, plus rarement, par des palissades. Elles renferment plusieurs bâtiments, ainsi que des fosses et des silos. Ces derniers ont livré un matériel abondant nous permettant d'obtenir une vision assez précise de cette première occupation à l'aspect plutôt rural, dont l'arasement intervient vers 50/60. C'est donc vers 60 qu'apparaissent les premières maisons partiellement en dur. Les demeures dégagées, majoritairement dotées de sols en terre battue, étaient édifiées en grande partie à l'aide de charpente en bois et murs en torchis. Cela n'excluait pas l'utilisation de la pierre, notamment de la craie, pour la construction de certaines parties remarquables des édifices, comme des entrées monumentales. Les évolutions chronologiques et spatiales de 9 maisons ont pu, pour la première fois à Amiens, y être appréhendées sur près de trois siècles. Ces vastes domus, dont la superficie au sol variait de 450 à plus de 2 800 m2, appartenaient à des personnes d'un rang social élevé. Les salles du secteur privé de la maison s'ouvraient vers l'intérieur de la propriété, longées par un portique qui les séparait d'une vaste cour intérieure. Le long des façades, d'autres pièces s'ouvraient sur le trottoir, lui aussi couvert. Ce pouvaient être des boutiques ou de petits ateliers artisanaux. La plus vaste unité intégralement dégagée, qui couvrait une surface de 2 800 m2, a permis de comprendre le principe directeur de la disposition de ces demeures : rendre la richesse du propriétaire visible depuis la rue. C'est pourquoi les pièces d'apparat, à l'aspect particulièrement soigné, bien que situées au fond de la parcelle, étaient placées dans l'axe de la porte. Cet espace de réception était séparé du vestibule qui précédait une grande pièce tenant lieu d'atrium, par la cour intérieure agrémentée d'une ornementation végétale faisant partie du décorum. Ces belles demeures, qui s'inscrivent dans une tradition architecturale commune à tout l'Empire, concouraient, à l'instar des monuments publics, à donner à certaines parties de Samarobriva un aspect soigné digne d'une des villes les plus importantes de Gaule septentrionale. Cette idée est confortée par l'étude des éléments architecturaux. Cette opération a également permis la découverte de très nombreux fragments de céramiques qui sont autant d'enseignements quant aux modifications des circuits commerciaux ainsi que sur l'évolution de la vaisselle et des modes culinaires. L'étude de la faune apporte également des éléments sur l'alimentation des occupants de ces maisons. Ce sont également près de 1 600 « petits objets » qui ont été retrouvés. Qu'ils soient en os, en bronze, en fer, en verre ou en terre cuite, ils sont le reflet de la vie quotidienne des habitants d'un quartier de Samarobriva au Haut-Empire. Ils sont autant de témoignages quant aux préoccupations quotidiennes dans des domaines aussi divers que le domaine social, le domaine domestique, le domaine économique ou le domaine personnel. La rareté et la qualité, tant technique qu'esthétique, de certains d'entre eux renforcent l'argumentation en faveur d'un quartier occupé par des gens relativement aisés. Cette opération d'archéologie préventive a été l'occasion de renouveler et d'accroître considérablement nos connaissances sur Amiens à l'époque gallo-romaine dans de nombreux domaines.
Référence : 41086. Français
39,00 €
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