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La nécropole de l'âge du Fer de Saint-Julien à Pézenas (Hérault) (Fouilles J. Giry 1963-1965), (MAM 42), 2024, 2 volumes. -
La nécropole de Saint-Julien, au cœur du Languedoc méditerranéen, aux environs de Pézenas, est en usage du début du VIIe s. jusque vers la fin du IVe s. av. J.-C. ou au début du siècle suivant. Découverte au hasard d'un défoncement agricole, elle fut en grande partie fouillée par Joseph Giry entre 1963 et 1965, un sauvetage qui mit au jour les restes de 250 tombes et concentrations de vestiges. Son étude permet d'approcher différentes facettes de ce groupe humain.
La nécropole de Saint-Julien illustre d'abord les usages funéraires de cette communauté qui évoluent peu au fil du temps. Le défunt est brûlé dans l'espace de la nécropole, souvent avec sa parure et ses pièces d'habillement. Une partie des restes est ensuite placée dans une tombe comprenant une fosse de plan circulaire, évasée ou en coupole selon la nature du sous-sol et avec parfois des aménagements en étagères, un volume non colmaté qui s'est progressivement comblé par infiltration, effondrement des parois ou du dispositif de fermeture. L'ensemble est recouvert d'un micro-tumulus. Le mode de dépôt des os se présente selon plusieurs modalités, le versement en vrac de restes du bûcher dans le loculus, l'utilisation d'un vase ossuaire ou celle, plus rare, d'un contenant en matière putrescible. Dans leur très grande majorité, ces tombes sont individuelles. Parmi la population représentée, on constate qu'il manque les très jeunes morts et que c'est entre 5 et 10 ans que l'âge n'est plus un critère pour admettre le mort dans le cimetière.
La nécropole de Saint-Julien, au travers des objets déposés dans les sépultures, témoigne de l'équipement de cette population et de son évolution au fil des siècles, qu'il s'agisse de l'habillement et de la parure du corps, d'ustensiles de la vie quotidienne comme la céramique non tournée fabriquée localement et dont on perçoit les changements de formes et de décors au cours du temps, mais aussi les vases tournés prouvant les contacts avec l'extérieur de la communauté. Se remarque aussi un nombre élevé d'individus armés qui pourrait refléter une certaine insécurité dans la région.
La nécropole de Saint-Julien, c'est aussi l'image de la diversité sociale de cette communauté. Destiné à accompagner le mort dans son existence dans l'au-delà, ce qui est déposé auprès des restes du défunt est lié à son âge et, du moins pour les adolescents et adultes mais aussi certains grands enfants pourvus de pièces discriminantes, à son sexe. Les variations quantitatives et qualitatives d'objets et de denrées peuvent aussi refléter sa situation au sein du groupe.
La nécropole de Saint-Julien, enfin, c'est aussi l'image des changements dans la société locale sous l'effet de l'ouverture au monde méditerranéen. Sur l'axe marqué par le fleuve Hérault, elle est proche du littoral d'Agde qui est alors l'un des points d'arrivée des premières importations venant du monde grec puis étrusque à partir du milieu du VIIe s. av. J.-C. Dès le dernier quart de ce siècle, certaines tombes de Saint-Julien signalent des personnages qui ressortent nettement des autres, des individus armés et protégés, bien pourvus en provisions, faisant étalage du repas festif, avec les vases importés ou locaux pour contenir, puiser et boire le vin étranger. Ces individus semblent jouer ainsi un rôle d'intermédiaire avec les trafiquants-commerçants méditerranéens, ce qui leur permet d'accroître leur prestige et leur influence sur les autres membres du groupe humain. Par la suite, les habitants de ce lieu possèdent une quantité non négligeable de vases témoignant d'échanges non plus sporadiques mais réguliers avec les marchands méditerranéens, dès lors plus seulement grecs mais également étrusques et, dans une moindre mesure, ibéro-puniques.
Coffret 2 volumes (vol. 1 : 216 p. / vol. 2 : 359 p.)
Référence : 57264.
Français
45,00 €
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