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Origines et développements d'une cité médiévale, Château-Thierry, (Suppl. RAP n°29), 2013, 632 p., nbr. ill. coul.

Origines et développements d'une cité médiévale, Château-Thierry, (Suppl. RAP n°29), 2013, 632 p., nbr. ill. coul. - Revue Archéologique de Picardie - Numéro spécial

Château-Thierry constitue un bel exemple de petite ville d'accession médiévale aux marches de la Champagne. Si des analyses géographiques et historiques ont été consacrées aux petites villes, rares sont celles d'archéologues exploitant systématiquement les données des archives du sol en recherchant parallèlement les bâtis encore en élévation de tous ses composants. Le contexte archéologique favorable de cette ville participe clairement à cette dynamique d'acquisition et de renouvellement des sources pour la topographie historique et l'étude des structures du tissu urbain. Ainsi comprises, les archives du sol, méthodiquement explorées et exploitées deviennent un matériau neuf nourrissant la réflexion et la problématique de l'étude historique urbaine. L'étude porte principalement sur la période comprise entre le VIIIe siècle, début de la constitution du comté de Vermandois et le XVIe siècle, où la ville affirme son statut urbain en devenant chef-lieu de duché pairie. L'émergence de cette agglomération est intimement liée à la création d'un château dominant la rivière de Marne. L'archéologie et les sources écrites signalent la constitution précoce d'une turris dès la première moitié du Xe siècle dans le castrum, probablement en relation avec la volonté d'établir une principauté territoriale herbertienne. Seules les archives du sol témoignent des origines plus anciennes de ce site aux Ve-VIe siècles. Il s'agit d'un castra antique ou d'une résidence aristocratique du haut Moyen Âge. L'évolution de la fortification du château du XIIe au XVe siècle et de quelques éléments significatifs de la résidence aristocratique comme les cuisines monumentales et leur approvisionnement en eau, des XIe et XVe siècles révélés par les fouilles, le bâti conservé et les comptes de construction, montrent la magnificence et le rayonnement du Prince. Cette dynamique d'évolution trouve son parallèle mais aussi une certaine originalité dans la manifestation de la puissance publique de la ville dans la construction de l'enceinte urbaine, du contrôle du pont et de la maîtrise de la rivière. Les espaces religieux et civils sont également étudiés et indiquent de nouveaux éléments à cette réflexion. En dépit des bouleversements de l'urbanisme moderne et des guerres, de nombreux composants inédits antérieurs au XVIe siècle, ont été redécouverts et restitués comme cette halle aux grains du XIIIe siècle du quartier marchand et artisanal de Saint-Crépin, issu du domaine de l'abbaye de Chézy. Le rôle des monastères ruraux dans le développement urbain est peut-être à reconsidérer. L'organisation des maisons de ce même quartier en 1311 révèle l'existence d'une communauté juive tossafiste extra muros, dès le XIIe siècle. Les données issues des analyses du bâti et des archives du sol de l'habitat privé du bourg fortifié restent trop rares. D'autres approches ont été tentées. Le corpus des 200 salles basses inventoriées renseigne l'organisation du tissu urbain et indirectement la structuration interne de l'habitat, comme le montre la typologie des formes des voûtes médiévales de ces salles souterraines annexes de la maison à vocation artisanale, jusque-là ignorées. Un imposant patrimoine est ainsi redécouvert, sa relecture permet de proposer une nouvelle histoire de la ville. L'évolution du cours de la rivière, l'alimentation en eau, l'approvisionnement en pierre sont autant de points importants pour lesquels l'archéologie urbaine tire profit de ses rapprochements avec les sciences de la nature et tout particulièrement la géologie. Si l'archéologie apparaît bien comme un élément dynamisant, la problématique de l'histoire de la ville, ses modes d'approche doivent être multipliés et étendus pour acquérir des données nouvelles. L'analyse du parcellaire, l'analyse archéologique du bâti ou encore l'exploitation stratigraphique des archives du sol jointes à une étude rigoureuse des sources écrites et iconographiques apparaissent comme autant de méthodes irremplaçables pour l'étude des phénomènes urbains. Ces méthodes ne sont pas nouvelles, elles sont rarement utilisées de concert sur un même espace à étudier. Leur mise en œuvre conjointe relève d'une seule et même discipline : l'archéologie historique. Cette démarche scientifique ou du moins méthodologique révèle tout un faisceau de questions auxquelles l'archéologie apporte des réponses concrètes.
Référence : 44700. Français
39,00 €
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