Du mithraeum aux Carmes, l'évolution d'un îlot urbain à Bordeaux, (Supplément Aquitania 46), 2025, 306 p. - Aquitania - Suppléments

Ce volume propose, au travers de l'examen de deux fouilles archéologiques, les sites de Parunis (P) et Grand Rabbin‑Canihac (GRC), de retracer l'histoire d'un îlot urbain bordelais notoire de l'Antiquité à la Révolution française. Durant l'Antiquité, il est marqué par un habitat privilégié dominant la vallée et la construction, à l'extrême fin du IIIe/tout début du IVe siècle, d'un sanctuaire monumental de Mithra. Des indices, attribués aux Ve-VIe siècles, y traduisent ensuite une nouvelle occupation.

Au cours du premier tiers du XIVe sicle, après un hiatus couvrant le premier Moyen Âge, une reprise de l'urbanisation intervient. Le troisième rempart ceint alors une ville élargie et l'îlot est désormais aux mains des frères Carmes. Ces derniers y font bâtir leur couvent au cours du XIVe siècle : église, cloître et cimetière. Cette première période faste semble durer moins d'un siècle. L'abandon d'une partie des aménagements médiévaux a lieu à la fin du XVe siècle et semble coïncider avec un acte de refondation du couvent en partie financé par la famille bienfaitrice de Lalande, soutien des Carmes depuis leur installation à Bordeaux.

La vocation funéraire du couvent se développe avec la construction de deux chapelles, puis s'accentue durant toute l'époque moderne, comme en témoignent notamment des caveaux-pourrissoirs. Nombre de vestiges des XVIe et XVIIe siècles ont disparu, probablement détruits par l'explosion de la poudrière de l'hôtel de ville en 1657.

Après la Révolution française, le couvent est déclaré bien national. Il est divisé en immeubles d'habitation indépendants les uns des autres. Une partie des constructions historiques du couvent est fossilisé par le nouveau découpage, tels le mur de façade ouest de l'église ou encore le cloître secondaire, dont les arches sont obturées et les piliers intégrés en place aux murs de clôture de la nouvelle parcelle.