Fiches typologiques de l'industrie osseuse préhistorique. Cahier 1 : sagaies, 1988, 71 fiches. -

Ce tableau général ne donne que les grandes lignes de ce programme. Les termes retenus sont, on peut le constater, traditionnellement utilisés par les chercheurs depuis que les pionniers de la Préhistoire les ont créés. Certains d'entre eux font appel à la seule morphologie, tels par exemple : les baguettes demi-rondes, les bâtons perforés ou les contours découpés ; mais ils sont l'exception. Fréquemment, les dénominations contiennent des acceptions fonctionnelles que la seule ressemblance avec des outils ou des armes actuels ou subactuels a permis de généraliser. Or, il est souvent difficile de déterminer avec certitude l'usage des objets en os préhistoriques. Néanmoins, ces termes commodes ont été conservés ; il nous appartiendra dans ces fiches, dont le caractère original doit être souligné, d'en préciser le contenu. Ainsi, notre but est-il de définir très précisément les objets et d'en présenter l'étude la plus complète possible en nous efforçant de trouver en premier lieu : la matière (os, bois de cervidés, substances dentaires) et l'origine anatomique (provenance dans le squelette ou la ramure de l'animal qui pourra être quelques fois identifié). L'analyse morphologique et morphométrique sera ensuite conduite en fonction de l'examen des attributs parmi lesquels les calculs statistiques révèleront ceux qui sont discriminants et dont la corrélation permettra de nuancer les types, voire même de corriger certains regroupements de formes. Morphologie et morphométrie seront souvent mieux appréciées en recherchant les techniques utilisées : fractures initiales reprises ou non par polissage, raclage, biseautage, sciage longitudinal ou transversal, abrasion... Toutes les fois qu'il sera possible de le faire, les reconstitutions expérimentales seront exposées, permettant ainsi d'éclairer d'un jour nouveau la compréhension de cet outillage. Reste enfin, mais en dernière analyse seulement, la présentation de l'usage probable de ces objets, non pas surtout parce qu'ils ressemblent à des objets actuels ou subactuels ayant une ou plusieurs fonctions précises, mais parce qu'ils portent certains attributs, certains stigmates répétés (traces de choc à l'extrémité proximale opposée au tranchant, réfection et usure du chas d'une aiguille...). Il va sans dire que la fonction des objets en os sera plus facile à déterminer à mesure que nous avancerons dans la chronologie dont il sera toujours nécessaire de tenir compte, ainsi que du contexte culturel.