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"La Vayssonnié" et "La Salaberdié" : Deux occupations domestiques de l'âge du Cuivre dans le Ségala (Tarn, France), 2006, 205 p. -

Les sites de « La Vayssonnié » et de « La Salaberdié » ont été découverts à l'occasion d'une opération de diagnostic précédant les travaux routiers de la future rocade de Carmaux (Tarn). Ces occupations, qui sont implantées sur de légères pentes, ont subi une forte érosion et se manifestent à travers la présence de structures excavées de différents types, fosses, foyers, fours, silos. Les 127 anomalies (72 structures de « La Vayssonnié » sont circonscrites dans une surface d'environ 5000 m2, sur une pente de 10% orientée au nord. L'extension maximale du site n'a pu être reconnue, car elle déborde le tracé à l'est. L'occupation de « La Salaberdié » est plus modeste, puisqu'elle n'a livré que 5 structures évidentes, mais elle est néanmoins très complémentaire à tous points de vue. Localisée à environ 2 km au sud-sud/ouest de « La Vayssonnié », ses structures ont été reconnues sur une surface d'environ 1000 m2 dans le flan méridional d'une petite colline. Le contexte des implantations est celui du « Ségala » tarnais, qui constitue l'un des contreforts de la bordure méridionale du Massif central, riches en gîtes cuprifères. Le cadre chrono-culturel concerné est le Chalcolithique stricto sensu, presque tout le Chalcolithique, puisque l'occupation de « La Vayssonnié » concerne une fourchette temporelle comprise entre 2600 à 2400, et celle de « La Salaberdié », une fourchette un peu plus récente, comprise entre 2500 à 2300. Jusqu'à présent, l'occupation de cette région au Néolithique était surtout documentée à travers des grottes ou des dolmens, soit des milieux « ouverts » à vocation funéraire. Les habitats de « plein air » n'ont été remarqués et explorés qu'assez récemment. C'est le cas du site d'« En Guilhem » à Roquevidal (Valdeyron, Marchais 2002 ; Valdeyron et al. 2003) et d'« Al Claus » à Varen (Carozza, Burens, Laurens 1998). Ces deux gisements ont permis de documenter, d'une part les expressions domestiques du mobilier de la fin du Néolithique et, d'autre part, une métallurgie du cuivre assez précoce, dont l'ancienneté et le caractère complexe restaient néanmoins à préciser localement. Dans le cadre de la compréhension des sphères domestiques, artisanales et géologiques de la fin du Néolithique régional, la fouille des sites de « La Vayssonnié » et « La Salaberdié » constitue réellement un apport essentiel. Concernant l'organisation spatiale tout d'abord, si les sols et les structures de faible enfouissement font défauts, les 77 structures évidentes et les associations fonctionnelles qu'elles composent, forment une documentation variée, voire inédite. Ces structures constituent également autant d'ensembles clos qui ont notamment livré dont 42 formes partielles. Ces vases renvoient à une expression plutôt récente de la sphère vérazienne, mais les influences fontbuxiennes sont également bien perceptibles. On relève bien à priori quelques carences dans les mobiliers (nucléus, outillage en silex, os de faune), mais celles-ci semblent pourraient aussi être interprétées comme des biais relevant de la vocation fonctionnelle des occupations. En effet, l'abondance du macro-outillage, le grand nombre de fosses de type « silo » et l'important volume de palé-semences découvert (environ 300 000 individus), plaident plutôt en faveur d'une aire, ou tout au moins de zones très tournées vers le traitement des récoltes (stockage, grillage, broyage). Un des plus important apport des ces fouilles cependant, demeure l'ensemble des informations liées à la métallurgie du cuivre, dont toute la fin de la chaîne opératoire est représentée avec les deux sites. Ainsi, les témoins se composent d'une petite structure de fusion originale, d'un bel exemplaire de galet à cupules et autres « broyons », de nombreux résidus scoriacés, de fragments de « lingotières » et « tuyère » : ainsi que d'un dépôt d'objets totalement inédit. Ce dépôt concerne une grande hache plate associée à un beau collier composite d'un mètre de longueur, dont l'assemblage est très particulier. La hache a été intentionnellement fracturée en deux morceaux. Ces deux morceaux ont été disposés contre la paroi d'un petit surcreusement ménagé dans le fond d'une fosse. Le collier était disposé entre les deux, après avoir été soigneusement replié et enroulé dans un tissu ou un fragment de cuir, ce dernier présentant le volume d'un petit cylindre lors de la fouille. Le tout était dissimulé par le dépôt d'un vase particulier en position fonctionnelle. Enfin, ce vase recelait des restes charbonneux ainsi que des paléo-semences. Ce dépôt pourrait constituer une cache : un « trésor de cuivre ». Cependant, la nature des objets, ainsi que la mise en scène de leur association, nous font pencher pour un autre scénario.
Référence : 34647. Français
25,00 €
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