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Epuisé

ÉPUISÉ - Les expériences de Tirésias. Le féminin et l'homme grec, 1989, 408 p. -

D'abord, les historiens crurent au « miracle grec », mirage d'une civilisation de lumière crue, de philosophie abstraite, de figuration géométrique. Puis ils découvrirent une Grèce contrastée, travaillée par la polarité, par les oppositions de la culture et de la nature, de la Cité et de la barbarie, de l'homme-citoyen et de la femme mineure. Vient aujourd'hui, avec Nicole Loraux, l'heure d'une Grèce troublée, en demi-teinte, où ne préside plus seulement l'exclusion, mais où agissent l'échange et l'ambivalence. Car il ne suffit pas d'écouter le discours officiel de la Cité sur le héros viril, sans corps ni reproches, prêt à mourir superbement pour la communauté des citoyens. Il faut entendre ce que dit l'épopée, qui, depuis Homère, forme les esprits et éduque la jeunesse avec des représentations concurrentes. Ici, l'identité de l'homme ne s'oppose plus à celle de la femme, elle y puise : le guerrier est plus viril d'abriter en soi la féminité, le héros est plus valeureux d'avoir un jour, tel Achille, eu peur et pleuré. Il n'est bientôt jusqu'à la philosophie qui ne fasse, avec Platon, la part de la femme dans l'homme, puisqu'il faut bien accoucher de la vérité ou triompher, dans la contemplation du Bien, des affolements de l'âme. À cette fascination de la Grèce pour l'Autre féminin, la Cité mit toujours bon ordre, réduisant le mixte de l'homme et l'emprunt fait à la femme par le rejet, l'oubli et la représentation abstraite et sans faille de ses figures éponymes : le guerrier, le citoyen, le philosophe...
Référence : 31528. Français Retour
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