Géométries du fisc byzantin, (coll. Réalités Byzantines), 1991, 295 p., 8 p. pl., br. -

Héritier d'une tradition administrative remontant pour le moins à l'empire romain, l'Etat byzantin avait besoin d'un corps de géomètres pour établir l'impôt sur la terre. Le savoir requis était transmis par des traités, qui sont ici édités, et, pour la première fois, traduits et commentés. Ceux-ci révèlent de nombreux aspects d'une culture technique, simple et concrète, caractéristique sans doute du milieu des notaires au service de l'Etat à qui revenaient les tâches de l'arpentage. A mille lieues de la géométrie scientifique à laquelle elles rendent un hommage ambigu, ces Géométries du fisc byzantin, qui s'interrogent furtivement sur leur rapport à la "vérité", ont surtout pour but d'enseigner la "méthode" : si l'on a bien mesuré le tour des parcelles, si l'on sait distinguer les formes géométriques et si l'on domine l'art de la multiplication, on parvient, en suivant pas à pas les instructions données, à un résultat qui est censé être juste. Le fait que l'évaluation des superficies soit en effet le plus souvent acceptable montre l'efficacité d'un savoir où l'on a vu bien à tort une preuve de plus de la "décadence" byzantine.